"Gustave Ferrari, chanteur, compositeur et chef d'orchestre, est né à Genève en 1872. Il étudia le piano, l'orgue et la composition d'abord au Conservatoire de musique de Genève, puis à Paris sous la direction d'Eugène Gigout. A l'Exposition nationale suisse, à Genève, en 1896, il occupa le poste d'organiste officiel. Il fut le premier chroniqueur musical de "La Suisse" lors de la fondation du journal en 1898.
Ayant gagné Londres en 1900, il se consacra dès lors à la composition et à l'enseignement. Il composa en 1905 la musique de scène de "Hamlet", représenté à l'Adelphi Theater. Pour l'Empire Theater, il composa la musique pour le poème de Sturge Moore "The Wilderness".
Il fut désigné pour écrire la cantate officielle pour choeurs, soli et orchestre pour la célébration du bicentenaire de J[ean-]J[acques]. Rousseau, à Genève en 1912.
A côté de pièces religieuses et profanes pour l'orgue, il publia un grand nombre de chants anglais et français, notamment 4 volumes de vieilles chansons françaises harmonisées pour Yvette Guilbert, avec laquelle il voyagea de nombreuses années comme accompagnateur et harmonisateur, parcourant l'Europe, l'Egypte et les Etats-Unis.
Parmi les mélodies les plus connues de Gustave Ferrari figure "Le Miroir", publié par 4 maisons d'édition; "Chiffon", une comédie musicale, fut représentée à Genève en 1928. Il contribua au "Dictionnaire de musique" de Grove. Comme chef d'orchestre, il dirigea entre autres avec succès, et plus de 500 fois, l'étonnante version musicale des "Nuits d'Arabie", "Chu Chin Chow", avec Tyrone Power Jr. dans le rôle titulaire.
Les dernières années, Gustave Ferrari se voua presque exclusivement au chant. Il fut le serviteur fidèle et dévoué de la chanson française. Ses récitals, tant en Europe qu'en Amérique, se chiffrent par centaines et il était heureux d'avoir pu, partout, faire partager son enthousiasme aux étudiants d'universités, d'écoles et à d'autres auditoires. Revenu à Genève à la fin de sa carrière, Gustave Ferrari y est décédé en 1948."
Notice nécrologique parue dans "La Suisse", le 30 juillet 1948.