Auguste Micaël Lemaitre est né à Genève le 12 février 1857. Fils de Micaël Lemaitre et de Julie Magnenat, il est l'aîné d'une famille de deux garçons. Après une scolarité heureuse au Collège de Genève, il rejoint le Gymnase où il obtient en 1875 le grade de bachelier ès-lettres. Il s'inscrit ensuite à l'Université de Genève en Faculté des Lettres, et suit également quelques cours en Faculté des Sciences.
Licencié ès-Lettres, Auguste Micaël Lemaitre effectue des remplacements à l'Institut Oscar Sillig de Vevey, avant de se rendre auprès de la cour de Suède-Norvège en 1878 où il est engagé en qualité de précepteur des jeunes princes Oscar, Charles et Eugène. C'est à l'enseignement public qu'il consacre pourtant le meilleur de ses forces. De retour à Genève, il est rapidement nommé professeur au Collège de Carouge où il reste en poste douze années durant. En 1895, il rejoint le Collège de Genève et demeure volontairement dans la division inférieure, instruisant et éduquant les garçons de 12 à 15 ans dont il savait conquérir la sympathie.
Auguste Micaël Lemaitre épouse Julie Marguerite Pin le 10 juin 1883. De cette union naissent trois enfants: Théodore Henri (1886-1893), Auguste Antoine, pasteur et professeur de théologie à l'Université de Genève (voir BGE Ms. fr. 6601-6695) et Julie (1889-19?).
Esprit scientifique, logique et précis, Auguste Micaël Lemaitre s'affirme aussi dans le domaine particulier de la psychologie de l'adolescent, se spécialise dans l'étude des anomalies psychiques et publie, outre travaux et monographies, de nombreux articles dans "L'Educateur" et les "Archives de psychologie". Il témoigne également d'un intérêt passionné à l'étude impartiale des phénomènes occultes. Plusieurs années durant, il organise avec le professeur Théodore Flournoy des "séances psychiques" ou s'entremêlent médiums et esprits frappeurs.
L'Eglise a une grande place dans sa vie. Il soutient le libéralisme théologique et se fait le défenseur de la sincérité dans l'enseignement religieux: il voit clairement la mission éducative et sociale de l'Eglise protestante. Collaborateur assidu du "Signal de Genève" et de "L'Essor", il travaille activement dans la paroisse de Carouge, puis au Consistoire qu'il préside de 1917-1918. Auguste Micaël Lemaitre s'éteint à Genève le 14 février 1922. [Tiré de Christian Liechti, 1997]