Historique de
la conservation :
"Le Journal intime, les oeuvres
scientifiques, cours académiques et autres ouvrages inédits" remis
en don à la Bibliothèque par Mademoiselle Marie-Françoise Mercier,
dépositaire des manuscrits d'Amiel, et le Docteur Jules Guillermet,
seul neveu survivant, représentant de la famille, suivant
convention du 24 février 1917.
A teneur de l'article 4 de la dite
convention, ces manuscrits "ne seront mis à la disposition du
public qu'à dater du 1er janvier 1950". Jusqu'à cette date, ils
seront renfermés dans un coffre qui ne pourra être ouvert qu'avec
l'assentiment unanime de la Commission désignée, laquelle aura
seule le droit d'en autoriser la consultation et la publication".
Le délai fixé pour la mise à la disposition du public a été
prolongé au 1er janvier 1981 par une convention additionnelle du 14
septembre 1938.
Henri-Frédéric Amiel est décédé le 11 mai
1881 sans avoir réglé par testament le sort de ses manuscrits.
Suivant des "Instructions concernant mes papiers personnels" du 23
juillet 1874, Amiel exprimait le désir "que les deux caisses de
correspondance soient remises à Mademoiselle Fanny Mercier" [...]
et "que l'on trouve le moyen de faire une publication posthume de
ce que je puis avoir écrit d'utile ou de bon". Le 23 juillet 1877,
il invitait Mademoiselle Mercier à restituer ces manuscrits, après
en avoir fait usage, aux enfants de ses soeurs et priait le dernier
possesseur de "faire de ces manuscrits dépôt à la Bibliothèque".
Enfin, le 22 avril 1881, Amiel rédigeait des instructions "à ne pas
déposer au greffe", c'est-à-dire secrètes et confidentielles, dans
lesquelles il déclare :
"Je lègue à Mademoiselle Fanny Mercier : 1)
ma correspondance; 2) mon journal intime; 3) mes cours manuscrits;
4) mes souvenirs de jeunesse et d'étude. Mais après elle ces
papiers feront retour à ma famille"
"Je lègue à Monsieur Charles Ritter : 1)
mes notes scientifiques; 2) etc.
Bien que la clause prévoyant le retour à la
famille fût juridiquement nulle (le Code civil excluant toute
substitution testamentaire), Mademoiselle Fanny Mercier et les
héritiers d'Amiel exécutèrent scrupuleusement ses volontés.
Une première édition de "Fragments d'un
journal intime, précédés d'une étude par Edmond Schérer", parut en
2 volumes à Genève et Paris en 1883-1884. En 1923, Bernard Bouvier
publia une "édition nouvelle, conforme au texte original, augmentée
de fragments inédits et précédée d'une introduction" en 3 volumes.
En 1927, il fit encore paraître "Philine, fragments inédits du
Journal intime" avec une introduction d'Edmond Jaloux.
Les manuscrits d'Amiel furent remis à la
Bibliothèque conjointement par Mademoiselle Mercier et Jules
Guillermet (représentant de la famille) en 1917, à l'exception de
la correspondance et des oeuvres poétiques dont Mademoiselle
Mercier s'estimait propriétaire en vertu des instructions de 1874
et 1877. C'est pourquoi elle fit don de ces deux dernières
catégories de manuscrits à Bernard Bouvier.
[catalogue dactylographié 9, f.
101-102]