Charles Bally naquit le 4 février 1865 à Genève. C'est là que toute sa carrière se déroula, et qu'il mourut le 10 avril 1947.
"Il étudia au Collège et à l'Université de sa ville natale, puis à Berlin, où il fit son doctorat. Privat-docent dès 1893, professeur au Séminaire de français moderne et aux Cours de vacances dès leur création, il enseigna dans les écoles secondaires pendant une vingtaine d'années, notamment au Collège, où il fut un maître de grec incomparable.
Il prit pleinement conscience de sa vocation de linguiste à partir du jour où, vers 1894, il devint auditeur régulier de Ferdinand de Saussure. Son suppléant en 1906, il fut, dès 1913, son successeur dans la chaire de grammaire comparée et de linguistique générale.
Par ses deux premiers ouvrages, le Précis de stylistique (1905), et le Traité de stylistique (1909), il fonde véritablement une discipline nouvelle, la stylistique, qui est l'étude et la description des formes qui traduisent dans le langage l'élément affectif. Dans la plupart de ses publications ultérieures - les plus importantes sont Le langage et la vie (3e édition, 1935), La crise du français (1931), Linguistique générale et Linguistique française (1932 et 1945) - Bally a principalement scruté le langage vivant, le langage fait social, et en a analysé le fonctionnement en mettant toujours en relief la part et le rôle du sentiment.
Il fut un grand professeur; l'action de sa parole a été aussi efficace que celle qu'il a exercée par ses livres. De son enseignement est né entre autres son Manuel d'accentuation grecque. Dans un sentiment de reconnaissance et de fidélité à l'égard de son maître, il publia avec deux collègues, en 1916, le Cours de Linguistique générale de Ferdinand de Saussure, et, en 1922, le Recueil des Publications scientifiques du même.
La qualité de ses travaux assura bientôt à Bally dans le monde scientifique une position de premier plan. Membre du Comité international des linguistes, ce fut en son honneur que Genève fut choisie comme lieu de réunion du 2e congrès de linguistes (1931). Docteur honoris causa de la Sorbonne, il jouissait d'une autorité et d'un prestige exceptionnels. Les Mélanges Charles Bally, publiés en 1939, auxquels collaborèrent des savants illustres de tous les pays, en portent témoignage."
(Léopold Gautier, in Biographisches Lexikon verstorbener Schweizer)