Issu d'une famille protestante genevoise, Jacques Necker est né le 30 septembre 1732 à Genève. Fils de Charles-Frédéric, avocat et professeur de droit public germanique à l'Académie de Genève, et de Jeanne-Marie Gautier. [...] En 1764, il épousa Suzanne Curchod [(1737-1794), fille de Louis Antoine Curchod, pasteur, et de Madeleine d'Albert de Nasse, de Montélimar.]
Elève à l'Académie de Genève. Etabli à Paris dès 1748, commis du banquier genevois Isaac Vernet, puis son associé dans la société de commandite Thellusson, Necker et Cie (1756-1770), Jacques Necker se trouve en quelques années à la tête d'une énorme fortune. Il est nommé en septembre 1768 ministre de la République de Genève auprès de la cour de France et conserve ce poste diplomatique jusqu'en novembre 1776, un mois après avoir été nommé directeur du Trésor royal. Directeur général des Finances (juin 1777), Necker entreprend de rétablir l'équilibre des recettes et des dépenses publiques en recourant largement à l'emprunt (nouveau système d'emprunt viager dit des trente demoiselles de Genève). Soucieux de se concilier l'opinion, il prend l'initiative sans exemple de rendre public en février 1781 le Compte rendu au roi sur l'état des finances. L'ouvrage obtient un succès prodigieux, mais Necker doit démissionner en mai. Sa justification intitulée "De l'administration des finances de la France" paraît en 1784 et renforce sa popularité. Devant la menace d'une banqueroute, Louis XVI rappelle Necker en août 1788. Le ministre doit affronter les princes, les ministres, les Etats généraux. Contesté et finalement congédié le 11 juillet 1789, il est rappelé le 15 et fait un retour triomphal à Paris. Toutefois, ses efforts de redressement financier n'aboutissent pas et son projet de banque nationale échoue. Décrié, isolé, Necker démissionne en septembre 1790 dans l'indifférence générale. Retiré dans son château de Coppet (acquis en 1784), il écrit beaucoup, publiant notamment une nouvelle justification de son ministère (1791), un plaidoyer en faveur de Louis XVI (1792), un gros traité "De la Révolution française" (1796), un "Cours de morale religieuse" (1800) et ses "Dernières vues de politique et de finance" (1802). [...] Jacques Necker est décédé le 9 avril 1804 à Genève. (DHS)