L'Union mondiale de la femme pour la concorde internationale (UMF) a été fondée à Genève le 9 février 1915 par une Américaine, Clara d'Arcis née Guthrie (devenue suissesse par son mariage avec Ludovic d'Arcis) et avec la collaboration de 35 femmes de différentes nationalités.
L'idée principale de l'UMF, association politique et interconfessionnelle, est la paix par le développement de la responsabilité et de l'effort personnel; chaque femme doit travailler à une évolution des consciences dirigée dans un seul but: éviter la guerre.
C'est pourquoi l'UMF s'occupe de l'éducation de la femme et des enfants en publiant par exemple un journal distribué dans les écoles et traduit en plusieurs langues "La jeunesse et la paix du monde" (Ms. fr. 6724). L'UMF organise aussi de nombreuses conférences (Ms. fr. 6729) et participe activement à la journée du 18 mai "Goodwill Day" ainsi qu'à la "Semaine de la Paix" (Ms. fr. 6723/8-15 et 6724).
A Genève, le Bureau central est en relation avec des membres - souvent réunis en groupes - dans de nombreux pays d'Europe et d'outre-mer. Avant la Seconde Guerre mondiale, on comptait 17 groupes dans 29 pays.
En 1937, avec le décès de Clara d'Arcis, l'UMF rencontre des difficultés financières. En effet, la présidente versait régulièrement des sommes importantes. Ainsi, de 1937 à 1938, l'UMF revoit ses règlements, se restructure et nomme Mme Thélin présidente.
Pendant la guerre, l'UMF travaille sur deux plans: le plan matériel en apprenant aux femmes à sécher fruits et légumes en vue de l'hiver (Ms. fr. 6726/1-10) et sur un plan plus intellectuel en mettant sur pied des séries de conférences dans le but de penser à la réorganisation de l'Europe après la guerre (Ms. fr. 6727).
Mais après 1945, les difficultés financières ressurgissent; le secrétariat qui comprenait jadis 4 personnes n'a plus désormais que Marguerite Nobs (1891-1974), secrétaire de l'UMF pendant une trentaine d'années. Le Mouvement vieillit, dans les années cinquante il ne reste qu' "un millier de membres, la plupart âgés, fidèles et peu actifs"; le bénévolat perd de son importance, les mentalités changent, l'UMF s'affaiblit.
A partir de 1955, l'UMF pense à renoncer et laisser place libre à l'ONU (Organisation des Nations Unies), l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture) et quantités d'oeuvres qui n'existaient pas autrefois lorsque l'UMF a débuté.
Le 17 juin 1957, Marguerite Nobs écrit "L'UMF a décidé en principe de cesser son activité l'automne prochain", et deux jours plus tard "En automne nous espérons aboutir à une fusion avec d'autres mouvements, sinon nous songerons à une liquidation".
L'UMF a-t-elle finalement fusionné avec la WFUNA (Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies) comme le laisse supposer une lettre du 9 août 1957 (Ms. fr. 6703/13)? Les documents conservés ne permettent pas de l'affirmer avec certitude.
Tiré de Françoise Pittard, 1997