Alfred Boissier naît le 21 décembre 1867, fils d'Agénor Boissier. Il est le petit-fils du botaniste Pierre-Edmond Boissier et neveu de l'égyptologue Edouard Naville. Alfred suit à Leipzig les cours de Friedrich Delitzisch, où il soutient en 1890 sa thèse "Recherches sur quelques contrats babyloniens". Ecrivant toujours en français, il publie ses travaux dans la "Revue d'Assyriologie", "Babyloniaca" et "Revue Sémantique". En 1894, il fait un voyage d'exploration en Asie mineure avec la mission Chantre. Il en rapporte le petit volume "En Cappadoce, notes de voyage" (1895). Intéressé principalement par l'assyriologie, A. Boissier publie également dans des disciplines connexes.
La divination chez les Assyriens et les Babyloniens est le point le plus considérable et le plus novateur des recherches du Genevois. Il consacre à cette "pseudo-science, jugée si importante par toute l'antiquité et si puissamment développée en Mésopotamie" (selon Lods, p. 613) de nombreux articles et brochures, ainsi que ses trois ouvrages majeurs :
- "Documents assyriens relatifs aux présages", Paris : E. Bouillon, 1894-1899 [recueil de textes du Musée britannique publiés pour la première fois en 3 fascicules, 1886-1890]
- "Choix de textes relatifs à la divination assyro-babylonienne", Genève : H. Kündig, 1905, 2 vol.
- "Mantique babylonienne et mantique hittite", Paris : P. Geuthner, 1935
A la fin de sa vie, A. Boissier abandonne ses études d'assyriologie. Il fait don de sa collection de tablettes cunéiformes au Musée d'Art et d'Histoire de Genève en 1938. Il s'éteint le 28 novembre 1945 à Etoy.
[Ch. Tourn, d'après A. Lods]