Manuscrits et archives privées

Issu d'une famille protestante, fils d'Antoine, marchand, bourgeois de Genève, réfugié de Montélimar, et d'Anne Sauvage, Jean-Etienne Liotard (père) est né le 22 décembre 1702 à Genève. En 1756, il épouse Marie Fargue, fille d'un négociant français. Apprentissage à Genève chez le peintre Daniel Gardelle, puis élève à Paris du miniaturiste Jean-Baptiste Massé dès 1723. Après trois ans, Jean-Etienne Liotard quitte son atelier et tente de gagner sa vie comme portraitiste. Il se rend à Rome (1736) où il fait la connaissance du chevalier William Ponsonby, futur lord Bessborough, avec qui il part en 1738 pour Constantinople où il restera cinq ans. Il y exécute une série de dessins à la pierre noire et à la sanguine dans lesquels il restitue les mœurs et les coutumes de la vie quotidienne au Proche-Orient.
Voyageur infatigable, Jean-Etienne Liotard est à Vienne de 1743 à 1745 où il devient le peintre attitré de la famille impériale et de la noblesse. Il y exécute son pastel le plus célèbre, le portrait de Mlle Baldauf dite La Belle Chocolatière. De retour à Paris, il est introduit à la cour en 1749 par le maréchal de Saxe. Il expose à plusieurs reprises à l'Académie de Saint-Luc. A Londres dès 1754, il obtient grâce à la protection de lord Bessborough de nombreuses commandes dont le Portrait de la princesse de Galles et de ses neuf enfants. Il séjourne en Hollande en 1755-1756 et s'installe à Genève en 1757.
Riche et célèbre, il brosse le portrait des notables de la ville, notamment ceux des membres de la famille Tronchin, et des étrangers de passage. Son style devient plus rigoureux, son dessin plus précis; le portrait de Madame d'Epinay (vers 1759), admiré par Flaubert et par Ingres, en demeure le plus parfait exemple. De retour à Vienne en 1762, il dessine aux trois crayons les portraits des onze enfants de Marie-Thérèse. Nouveaux séjours à Paris (1770-1772) et Londres (1773-1774) où il expose avec succès à la Royal Academy. Jean-Etienne Liotard organise deux ventes de sa collection : la première, en 1773, sous sa propre direction, la seconde, en 1774, chez Christie's. Il commence la rédaction de son "Traité des principes et des règles de la peinture" (1781) dans lequel il s'oppose avec véhémence à l'utilisation de la "touche apparente" si prisée par ses contemporains. Un dernier voyage à Vienne précède son retour définitif à Genève en 1778.
Liotard passe les dernières années de sa vie à Confignon près de Genève. Il est décédé le 12 juin 1789 à Genève.
[D'après Renée Loche, "Liotard, Jean-Etienne", in Dictionnaire historique de la Suisse, url : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F21960.php, version du 24/03/2009]
Le couple Jean-Etienne Liotard (1702-1789) et Marie Fargues, installé à Genève, a 5 enfants :
1. Jean-Etienne (1758-1822). Après avoir passé sa jeunesse à Genève et accompagné son père à Vienne (1777-1778), il part pour Delft (1778) afin d'entreprendre un apprentissage commercial. En 1787, Jean-Etienne est de nouveau à Genève en tant qu'associé de Madame veuve Maré [voir correspondance commerciale Ms. fr. 1440-1441].
Puis, il repart en Hollande, s'y établit définitivement et se marie en 1792 avec Marie-Thérèse Crommelin d'Amsterdam. Cinq enfants naissant de cette union dont l'aînée, Marianne, qui accompagne son père à Genève en octobre 1819. Ce voyage est l'occasion d'un échange épistolaire entre les deux voyageurs et leur famille restée à Amsterdam [Ms. fr. 1443].
En tant que fils aîné, Jean-Etienne dirige les affaires de son père déjà du vivant de ce dernier. Après la mort du peintre, il s'occupe de la succession qu'il gère depuis Amsterdam par l'intermédiaire de Genevois à qui il cède sa procuration. Cette succession est l'objet de tensions familiales et met plus de dix ans à se résoudre.
2. Jeanne-Marie ou Marie Jeanne dite Mariette épouse le 20 novembre 1782 Jean-François de Bassompierre. Après la naissance de deux filles Jeanne-Marie divorce en 1808. Elle meurt le 11 décembre 1814 âgée de 55 ans. (Son ex-mari meurt le 1er novembre 1821 âgé de 73 ans).
3. Marie-Thérèse est née le 12 janvier 1763. L'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse fut sa marraine et lui fit quelques cadeaux royaux (voir le testament de Marie-Thérèse Liotard, Ms. fr. 1444, pièces 10-11). Restée célibataire, Marie-Thérèse meurt vers 1794 [?].
4. Jean-Daniel, fils cadet du peintre, est né en 1764. Il fait un apprentissage à Vevey chez J.-P. Baron Schmoultzy. Après quelques années, il s'établit à Martigny et épouse à Genève Catherine Charlotte Aimée Roman le 4 juin 1806. Ils ont trois enfants : François-Etienne, né en 1807 et des jumelles.
Les 78 lettres que Jean-Daniel adresse à son frère aîné retracent ses années d'apprentissage, son installation dans le Valais, sa vie de famille ainsi que les tensions causées par la succession de leur père.
5. Marie-Anne Françoise, dite Marianne, est née en 1767. Elle épouse Moïse de Fernex et deux garçons naissent de cette union.
Voir aussi la correspondance échangée entre Jean-Etienne Liotard (père), sa femme et leurs enfants [Ms. fr. 354 et 355] et le Journal écrit par Jean-Etienne Liotard (fils) relatant son voyage d'Amsterdam à Genève à la fin de l'année 1784 [Ms. fr. 356].
[Catalogue 4c, p. 199-200]

Achat M. Benisovitch, New York (1947) pour le Ms. fr. 354, achat de Mme Trivas, New York (1950) pour le Ms. fr. 355, achat de Mme Trivas par l'intermédiaire de M. Benisovitch (1949) pour le Ms. fr. 356 et achat M. Benisovitch (1960) pour les Ms. fr. 1437-1445

Papiers personnels, correspondances, journaux de voyage. Le fonds concerne davantage Jean-Etienne (fils - vers 1758-1822), commerçant que Jean-Etienne (père - 1702-1789), peintre.

Par série

Libre

Selon le règlement

L'inventaire original figure dans les catalogues dactylographiés 3, f. 53-54 établi par Bernard Gagnebin et Léopold Micheli, non daté et 4c, f. 199-220 établi par Corinne Chevrot, Annick Ehrenström et Françoise Pittard en 1991. Les données de cet inventaire ont été intégralement ressaisies, adaptées aux normes ISAD(G) et enrichies d'une indexation dans cette notice XML par Hélène Denebourg en 2014.