Famille originaire de la Châtre (Berry) réfugiée à Genève en 1550. Elle en devient bourgeoise en 1555 avec Germain.
La famille comporte des jurisconsultes, des pasteurs, des théologiens, des scientifiques, des médecins et des pharmaciens. Elle est présente au Conseil des Deux-Cents pendant pratiquement tout l'Ancien Régime. Un rameau, constitué de pasteurs et de diacres, s'installe au XVIIe s. à Aubonne, Morges et Orbe, avant de retourner à Genève au XVIIIe s. La famille s'éteint en ligne masculine avec Germain (décédé en 1973).
Jean-Daniel Colladon (1802-1893) est le fils d'Henri, régent au collège, et de Jeanne-Marthe Marié. Il épouse Stéphanie-Andrienne Ador, fille de Jean, juge au tribunal de commerce et maire de Vandoeuvres. Il étudie les mathématiques à Paris (1824). En 1827, Colladon obtient le grand prix de l'Académie des sciences de Paris pour des recherches sur la compressibilité des liquides, menées avec son ami Charles François Sturm. Des mesures de la vitesse du son dans l'eau lui donneront l'idée de sonder la profondeur des mers par échographie et celle d'établir des signaux acoustiques entre navires. Après avoir travaillé dans les laboratoires d'André Marie Ampère et de Joseph Fourier, Colladon participe à la création de l'Ecole centrale de Paris (1828-1829), où il enseigne jusqu'en 1839. Professeur de mécanique à l'Académie de Genève (1839-1859), il dirige la construction de l'usine à gaz de la ville (1843-1844) et en profite pour faire des expériences sur les pertes d'énergie dues à la transmission du gaz. C'est l'origine de son idée d'utiliser des perforatrices à air comprimé pour faciliter le percement de tunnels. Malgré une démonstration réussie à Etrembières (Haute-Savoie, 1857) et de nombreuses démarches, il lui faudra attendre le percement du Gothard en 1872 pour que Louis Favre fasse appel à lui comme ingénieur-conseil, chargé en particulier de la fourniture de l'air comprimé. Très sollicité comme ingénieur gazier, Colladon a dirigé la construction de l'usine de Naples (1862). On lui doit aussi des inventions applicables à la navigation et des travaux sur l'électricité atmosphérique. Il reçoit le Prix Fourneyron de l'Académie des sciences pour son travail au Gothard (1884). Il publie plusieurs travaux sur les gaz et l'air comprimé qu'il peut appliquer dans la construction et l'industrie, notamment pour le percement de tunnels et la constructions d'usines.
[D'après René Sigrist, "Colladon, Jean-Daniel", in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F28803.php, version du 03/08/2005]