Né début 1976, ce collectif genevois de travailleurs artistiques, militants et contestataires, se réunit sous un nom emprunté à la Grèce antique évoquant la "prise de ville" (poème Ilíou Halôsis, la Prise d’Ilion de Triphodore) afin de signifier son esprit de conquête de l’espace urbain.
Curieux de débattre des "différents problèmes et obstacles intervenants dans la libre diffusion des idées, des oeuvres de création et [des] diverses formes d'expression", le Collectif Halosis commence dès l'été 1977 ses recherches et travaux en vue d'une exposition consacrée aux affiches sauvages produites et placardées à Genève depuis 1968. Le groupe prospecte et collecte auprès de particuliers ou d'associations ces témoins visuels et artistiques de l’histoire des mouvements populaires et culturels genevois des années 1970.
Les membres plus ou moins actifs en 1978 sont Serge Aeschlimann (graphiste), Théo Barazzonne (peintre sculpteur), Anne Cuenod (historienne de l'art), Jean Guiot (poète), Gaby Kocher (photographe), Muriel Mottaz (étudiante), Yves Reymond (graphiste), Carlos Rodriguez (traducteur), Serge Rossmann (graphiste), Daniel Sierro (archéologue). Quelques membres quittent le groupe, d'autres le rejoignent dont François Locher, Malou Muralt, Marianne Schweitzer et Bernard Vautravers. Le secrétariat est domicilié au 5 rue Mme-de-Staël à Genève.
Dans sa "Lettre Appel", le collectif placarde son projet et ses objectifs :
"Dans une tentative de travail collectif, notre groupe de peintres, graphistes, dessinateurs, photographes, sculpteurs, etc., a conçu le projet d'une exposition pour cet automne, portant sur l'ensemble des affiches "sauvages" produites et diffusées à Genève ces dix dernières années. Cette exposition aura pour objectif d'une part de présenter une histoire illustrée des mouvements populaires et culturels genevois et, d'autre part, de mettre en évidence le rôle de l'image, du signe et de la création artistique comme moyens, comme outils de lutte. Il s'agira de mesurer la qualité, l'efficacité et l'impact de ces affiches, d'en décrire les conditions de production et de diffusion, les aspects techniques, financiers et, aussi, idéologiques".
Une exposition sous le titre "Halosis, Affiches sauvages à Genève 1968-1978" a lieu à l'ancienne Ecole primaire du 47 rue de Neuchâtel, du 21 septembre au 21 octobre 1979. Suit une seconde exposition plus modeste à Lausanne. Le projet de publication d'un ouvrage en souscription n'aboutit finalement pas.