Thomas Harvey (1817-1900). Né en Angleterre en 1817, dans une famille nombreuse qui possède une grande épicerie à Londres, il vient très jeune vivre à Genève chez son oncle Borgeaud. Il devient professeur d'anglais à l'Institut Naville à Vernier et au pensionnat Toepffer. Il donne en outre des leçons privées en grand nombre. Après des études en Allemagne, il épouse Louise Tourte-Wessel, qui a un joli talent de peintre. Deux fils naissent, Robert et Lawrence. Mme Harvey meurt très jeune, laissant ses enfants aux soins de la bonne Jenny Cochet. Thomas Harvey publie une grammaire anglaise et un "Poetical Reader". Il meurt à Genève en 1900.
Robert Harvey (1841-1911). Fils aîné de Thomas Harvey, il naît en 1841 à Genève, où il fait des études de lettres qu'il continue à Londres (licence ès lettres). Il obtient également à Londres un diplôme de précepteur et enseigne pendant quelques années en Angleterre. Il revient à Genève où, jusqu'à la fin de la vie de son père, il lui tiendra compagnie dans l'appartement de la rue des Chanoines que la famille n'a jamais quitté.
Il est professeur d'anglais au Gymnase de Genève et à l'Ecole professionnelle, il fait de l'escrime, de la natation, du patinage, des voyages. C'est un célibataire endurci. Il donne des conférences sur Shakespeare. Il écrit "The French mind illustrated by French Drama" et "Geneva, the protestant Rome", deux ouvrages que, malgré ses efforts, il ne parviendra pas à publier. C'est un grand ami de Genève et de la Suisse. Il soigne avec dévouement son père qui, en prenant de l'âge, donne des signes d'affaiblissement mental. Robert Harvey meurt en 1911.
Lawrence Harvey (1845-1920). Frère cadet de Robert Harvey, il est né en 1845 à Genève. Il fait des études d'architecture à Zurich, puis à Paris. Il a hérité de sa mère le goût de la peinture. Pourvu de son diplôme, il va exercer son métier à Paris, puis à Londres, où pendant des années il se débat dans des difficultés financières. Rentré à Genève, il vit avec son père et son frère dans l'appartement de la rue des Chanoines (rue Calvin). Il devient professeur à l'Ecole des Métiers, qu'il quitte en 1901 après une polémique qu'il a imprudemment engagée dans les journaux. Il écrit des articles d'art dans différents journaux, en français et en anglais. Comme son frère, il reste toute sa vie célibataire. Lawrence Harvey meurt en 1920.
[Notice biographique de Pernette Dunant-Chaponnière, catalogue dactylographié 28, f. 85]
Le Prix Robert Harvey du département de langue et littérature anglaise de l'Université de Genève, récompense tous les 4 ans un travail sur un sujet libre de recherches originales se rapportant aux relations de Genève ou de la Suisse avec le monde anglo-saxon, notamment la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.