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Fonds Jean-Joseph Martin Inventaire complet (pdf)

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Présentation du fonds

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  • Nom du producteur
    Martin, Jean-Joseph (1864-1932)
  • Présentation du producteur

    Jean-Joseph Martin est né à Genève le 22 mai 1864, d'un père artisan (Jean Daniel Martin) spécialisé dans la fabrication des boîtes en métal et d'une mère qui "s'intéressait beaucoup plus à elle qu'à son fils" [tiré textuellement du journal de Jean Martin] malgré ses 37 ans au moment de l'accouchement. La démission maternelle, largement compensée par l'intensité de l'attachement qui le lia à sa tante Suzanne, célibataire et sans enfant, le marqua beaucoup. Sa tante le "soigna plus qu'une bonne mère ne l'aurait accepté". Elle imposa le petit Martin dans la famille et ce malgré le désir de son père, qui venait d'avoir l'entière responsabilité de la petite entreprise familiale à la mort de son frère, de ne pas s'en encombrer.
    Ainsi, Jean Martin fut placé assez tôt chez une nourrice à Fernex. Il y passa deux ans. Constatant qu'il y était très mal soigné, sa tante Suzanne prit la décision de le séparer de la mauvaise nourrice et de s'en occuper elle-même, malgré la désapprobation du père de l'enfant qui pensait que c'était une charge trop lourde pour sa sœur. Jean Martin a gardé de sa petite enfance de fortes images qui expliquent peut-être sa vocation d'artiste peintre: " je devais alors avoir, entre 1 1/2 et 2 ans, une impression de me trouver (probablement couché sur le dos) dans un champ de soleil... du vert, du jaune, du bleu, de la chaleur" [ibid].
    En 1868, il entra à l'école enfantine des Troix-Perdrix. Dans ses notes, Jean Martin avoue qu'il était assez réservé et privé des gestes et mots affectueux dont tout enfant a besoin. Il ne souvient pas d'avoir eu l'occasion de briser ses retenues. Il était peu grondé, traité avec douceur et bienveillance par sa tante Suzanne et son père respecté et estimé mais rarement communicatif.
    En 1871, Jean Martin fut accepté à l'école Murisier. A partir de 1874, il fréquenta le collège en 6ème année.
    En 1879, il lâcha les études au collège et eut du mal à se décider entre l'ébénisterie et le montage des boites à l'instar de ses ascendants. Or à cette période, l'entreprise familiale tournait au ralenti. Le métier et l'outillage étant en pleine mutation, ces nouveaux paramètres ont eu raison du savoir-faire transmis de père en fils. Les commandes régressaient. De plus, Jean Martin n'avait été attiré que par le dessin. Son père l'orienta alors vers la nouvelle Ecole professionnelle des Arts Industriels. Il entra en classe de figure et y resta jusqu'en 1881.
    En juillet 1881, il remporta le premier prix du concours de figure avec mention très honorable en division supérieure. Ce qui le motiva à continuer et l'amena à la fin du mois d'août de la même année dans la classe particulière de Barthélemy Menn. Il y resta jusqu'en 1891. Cette même année sa tante Suzanne mourut.
    En 1892, il s'installa à Paris en qualité d'assistant de M. Pigniolat. En juin, par un télégramme, il apprit l'hospitalisation de son père et du rentrer à Genève pour quelque temps. En août, il rentra définitivement à Genève et fut nommé professeur à l'Ecole des Arts Industriels le 23 octobre 1892, date à laquelle il reçut sa lettre de nomination officielle en cours du soir.
    Il fit sa première exposition à Lyon en 1893. En octobre son professeur, le "Père Menn", mourut pendant que Jean Martin, amputé de son plus grand appui moral, commença sa deuxième année de professorat à l'Ecole des Arts Industriels.
    Entre 1899 et 1903, il dut faire face à de nombreuses difficultés d'ordre familial. Sa famille vieillissant, il se vit dans l'obligation de s'occuper de son père et de sa tante Pauline. Il dut déménager, fut exproprié, fit construire une nouvelle maison et fit face à des procès.
    Son père mourut en février 1907. Malgré ses inquiétudes d'ordre financier et familial, les choses finirent par s'arranger pour Jean Martin. Pour preuve, il devint, quelques années plus tard, "un professeur à gros traitement, l'un des piliers de l'Ecole des Beaux Arts (EBA), l'un des espoirs de l'enseignement de la peinture suisse dans le marasme" [ibid.]. Il devint un maître-patron-d'élèves qui furent très courtisés à la fin de leur formation.
    En 1919, Daniel Baud-Bovy démissionna de son poste de directeur de l'EBA à la grande satisfaction de Jean Martin. Avec cette démission s'acheva pour le peintre un cycle de relations à la fois complices et conflictuelles entre lui et son directeur (remplacé par Deonna). Cependant, la politique du nouveau directeur ne l'arrangea pas également, il fut obligé de renoncer à une certaine partie de son horaire.
    En mars 1920, le nouveau directeur proposa Poncionni, ancien élève de Jean Martin, pour le remplacer. Il quitta son poste, probablement, en juin 1920 et commença une nouvelle vie de retraité dans sa maison de Plainpalais, au 16 rue du Vieux Billard, tout en se consacrant à ses passions: la peinture, son jardin "le parc Lilliput", le vélo et les interminables promenades à Genève et ses environs. Il est mort en 1932, célibataire et sans enfants.

  • Modalités d'entrées

    Don de Madame Daniel Baud-Bovy et de ses enfants

  • Numéro(s) d'entrée
    1959/32
  • Présentation du contenu

    Papiers de famille, papiers personnels, journal, notes, correspondances, cours (dessin anatomique), dessins et photographies

  • Mode de classement

    Par série. Pour raisons de conservation, les documents iconographiques et photographiques, à l'exception de quelques pièces isolées non dissociées de leur dossier, ont été transmis au Centre d'iconographie (CIG) en octobre 2021. Ils sont sommairement décrits dans la série Arch. J.-J. Martin Za.

  • Modalités d'accès

    Libre

  • Modalités de reproductions

    Selon le règlement

  • Instrument(s) de recherche

    Liste sommaire

  • Sources complémentaires

    Voir aussi: BGE Arch. Baud-Bovy 273 : (ff. 43-134) Correspondance et documents relatifs à l’Ecole des Beaux-Arts, 1909-1918 et sans date; (ff. 135-241) Copies de lettres relatives au cours d’anatomie dessinée de Jean-Joseph Martin, 1908-1915; (ff. 242-288) Photographies et dessins du cours d'anatomie desssinée.

  • Bibliographie

    - Jean Martin, "Méthode d'enseignement de la figure : expérience de 1908 à 1914 à l'Ecole des Beaux-Arts de la ville de Genève", [lieu de publication non identifié] : [éditeur non identifié], [1914?], 2 exemplaires, BGE Y 664, soit : 1 exemplaire non coupé et 1 exemplaire unicum avec des ajouts autographes et des cyanotypes contrecollés.

  • Note(s) de l'archiviste

    Notice biographique et liste sommaire établies par Jean-Euphèle Milcé en 2001.

    Description sommaire adaptée aux normes ISAD(G) et enrichie d'une indexation par Barbara Prout en 2021. Traitement et cotation du fonds en cours.

  • Indexation :
  • Personne(s)
    Martin, Jean-Joseph
  • Collectivité(s)
    Commission fédérale des Beaux-Arts/Ecole des Arts Industriels (Genève)/Ecole des Beaux-Arts (Genève)
  • Fonction(s)
    Dessinateur/Peintre/Professeur
  • Sujet(s)
    Anatomie artistique/Dessin anatomique/Enseignement du dessin