Né le 15 mai 1863 à Genève, Mathias Philippe Morhardt est le fils aîné de Jean François Emile Morhardt, horloger, homme de lettres et chancelier de la République de Genève, et de Kitty Doehner.
Après des études au Collège Calvin à Genève (1875-1880), Morhardt s'installe à Paris en 1883. Journaliste, écrivain, critique d'art et rédacteur au journal "Le Temps" dès 1888, il publie aussi dans la presse lémanique. Morhardt soutient les artistes suisses à Paris dont Ferdinand Hodler et Félix Vallotton et promeut l'art français moderniste à Genève, notamment à travers les expositions de Pierre Puvis de Chavannes, Eugène Carrière et Auguste Rodin au Musée Rath (1896). Il joue le rôle d'intermédiaire pour l'achat de statues de Rodin par le même musée en 1897. Il est Républicain, membre fondateur de la Ligue des droits de l'homme (1898).
Attiré par les lettres et le journalisme, il rédige d'abord le "Carillon de St-Gervais", puis entra à la "Tribune de Genève". Il se rend bientôt à Paris où il revendique la nationalité française de ses ancêtres. Il entre à la rédaction du "Temps" dont il est pendant plusieurs dizaines d'années chef de rubrique. Il prend notamment parti avec ardeur pour Dreyfus.
On lui doit des volumes de vers ("Hagénor", "Livre de Marguerite"), une longue série de pièces de théâtre ("A la gloire d'aimer", "Princesse Hélène", "La Mort du roi", "Vocalises") et des pièces à l'intention de l'enfance ("Le Théâtre de Mademoiselle").
Mathias Morhardt voue un culte à Shakespeare et lui consacre plusieurs études, entre autres un livre intitulé "A la rencontre de William Shakespeare".
Son rôle d'organisateur est des plus important : le banquet offert en l'honneur de Pierre Puvis de Chavannnes et les expositions d'artistes de "l'avant-garde" de l'époque en témoignent. Grâce à Mathias Morhardt également, Georges Pittoëff put s'installer à Paris. Il est un des fondateurs et secrétaire général de la Ligue des droits de l'homme. Il est de plus l'auteur de quelques études politiques.
Mathias Morhardt est décédé à Capbreton (Aquitaine) le 8 avril 1939.
[Notice biographique d'après Tibor Dénes, 1973 et d'après Laurent Langer, "Morhardt, Mathias", in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F27750.php, version du 07/01/2009]