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Archives de la famille Oltramare Inventaire complet (pdf)

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Présentation des notices

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  • Ms. fr. 7331-7345
    Intitulé : 3. André Oltramare (1884-1947)
    Date(s) : 1902-1952
    Importance matérielle et support : 15 cartons
    Présentation du producteur :

    Fils de Paul Oltramare et de Berthe Carteret, André naît le 11 août 1884 à Genève. Il hérite, côté paternel, du goût de l’enseignement, celui de l’érudition et un attachement au latin ; trois générations d’Oltramare se sont succédées à la chaire de langue et littérature latines ! L'ascendance maternelle lui lègue le goût du théâtre et, surtout, l’attrait de la politique, son grand-père n’étant autre qu’Antoine Carteret.
    Durant ses années au Collège, le jeune André est un membre actif de la société Le Hennin où l’on lisait des vers, de la prose et jouait la comédie. Il obtient sa maturité classique le 7 juillet 1902. Classé second derrière Adrien Lachenal, il gagne le Prix Hentsch de composition française.
    En janvier 1903, il obtient le diplôme de Bachelier ès Lettres. C’est à cette époque qu’il entre à "Zofingue", comme l’avaient fait auparavant son grand-père, puis son père. Il en devient le président en 1905.
    Dès 1904, il se montre très actif au sein de l’"Union pour l’Art social", une association qui tente de mettre l’art à portée de tous. A cette époque, il s’occupe encore du "Jeunesse-Club" qui avait pour but de réunir ouvriers et étudiants autour d’une lecture, d’une conférence ou d’une comédie. Ainsi à l’âge de 20 ans déjà, il exprime des idées qu’il défendra toute sa vie : rapprocher ouvriers et intellectuels, instruire les ouvriers.
    Au printemps 1907, André Oltramare s’inscrit à l’Université de Berlin où durant deux semestres il étudie au séminaire de langues classiques dirigé par les professeurs Norden et Wilamowitz.

    Premières œuvres:
    Dès 1908, il est nommé maître de classe d’une 3ème classique et quatre ans plus tard il enseigne le latin à l’Ecole secondaire des jeunes filles. Cependant il effectue de nombreux et réguliers voyages à Berlin afin d’y rencontrer le Professeur Norden qui lui avait suggéré le sujet de sa thèse, Les origines de la diatribe romaine (BGE Ta 692), thèse qu’il mettra 18 ans à présenter.

    En 1911, il prend une année de congé pour écrire la Chrestomathie latine (BGE Ta 9557) en collaboration avec Ch. Burnier. L’été suivant, il écrit sa première œuvre littéraire, "Sulpicia mourante", qui paraîtra dans "Les Feuillets " en novembre 1913. Juste avant la guerre, il écrit une pièce de théâtre, "Icare, pièce en trois actes" (BGE T 3522), qui connaîtra le même insuccès que sa première œuvre et ne sera jouée qu’à trois reprises à La Comédie durant l’année 1916.
    Le 30 mars 1915, il épouse Yvonne Wiblé qu'il avait rencontrée lors d'une réception organisée par ses parents un peu plus d'un an auparavant.
    En 1917, il publie dans la revue «Opinions suisses» un article qui fait scandale, "L’indépendance de notre presse" (BGE Gf 1541/6).
    En 1923, il publie en collaboration avec Louis Brutsch et Charles Favez un ouvrage qui remporte un franc succès, la "Grammaire latine" (BGE Fl 10077).

    Un homme d’avenir:
    En 1919, André Oltramare réalise enfin l’idée qu’il évoquait dans sa jeunesse : dépasser les clivages sociaux et regrouper ouvriers et intellectuels. Jules Dubois et Emmanuel Duvillard se joignent à lui pour fonder l’"Union sociale" qui deviendra en 1921 "Pour l’Avenir". Cette institution tente de dépister les jeunes doués d’une vive intelligence mais de conditions modestes pour ensuite les soutenir financièrement et leur offrir la possibilité de continuer leurs études. Vingt-cinq ans après sa création, l’institution a vu défiler mille deux cents candidats et en a aidé trois cent nonante et un. "Pour l’Avenir" a en outre ouvert la voie et préparé le terrain de la loi genevoise sur la démocratisation des études proposée en 1962 par André Chavanne.
    La situation politique et sociale après la guerre incite à penser que de profonds changements sociaux sont imminents. Si "Pour l’Avenir" apporte une réponse à quelques problèmes individuels, l’injustice sociale est plus que jamais présente. C’est en 1923 qu’il décide de rejoindre le parti socialiste genevois présidé alors par Léon Nicole. Le 9 novembre 1924, André Oltramare est élu au Conseil d’Etat et passe trois années assez difficiles à la tête du Département de l’Instruction publique.

    A la fin de son mandat, il propose un plan complet de réforme de l’enseignement qui est abandonné en raison de sa non réélection. En 1946, Me Dupont-Willemin tente de représenter ce projet au Grand Conseil, projet une nouvelle fois balayé. Finalement, il faut attendre André Chavanne pour que la réforme fondamentale de l’enseignement secondaire, inspirée par des idées émises quarante ans plus tôt, devienne réalité.
    C’est durant son règne encore que sont nés l’Ecole internationale destinée aux enfants de fonctionnaires internationaux et l’Institut des Hautes Etudes Internationales fondé par William Rappard.
    Le 14 novembre 1926, André Oltramare défend avec brio sa thèse et reçoit le titre de Docteur ès Lettres. L’année suivante, il occupe la chaire de Langue et Littérature latines laissée vacante après la démission attendue de son père.
    Néanmoins, ces trois années de politique active lui permettent de moderniser tout le système d’assistance scolaire aux enfants nécessiteux : création de crèches, de cuisines scolaires, de bourses, de homes pour enfants abandonnés ou déficients, amélioration de l’enseignement ménager pour les filles, introduction de la rythmique dans les écoles, développement de l’apprentissage commercial, intensification de la lutte antialcoolique.

    L’homme du présent:
    Fin 1927, il fonde avec un groupe d’intellectuels de gauche le "Foyer socialiste international" dont il est le président. Pendant onze ans, conférences et rencontres entre éminents socialistes européens sont organisées sous son impulsion.
    Séduit par les bibliothèques municipales anglaises, il met trois ans à peaufiner son projet pour qu’enfin le 22 octobre 1931, la première bibliothèque suisse, avec libre-accès au rayon, puisse ouvrir ses portes à la Madeleine. Le succès de la "Bibliothèque moderne" devenue depuis "Bibliothèque municipale" est immédiat.
    Grâce aux bonnes relations qu’il a toujours entretenues avec Jules Marouzeau, professeur à la Sorbonne, André Oltramare fonde en 1932 le "Groupe romand de la Société des Etudes latines". Cette association réunit les latinistes romands et établit entre eux et les latinistes français des relations amicales et scientifiques fort stimulantes. Ainsi les Romands ont la possibilité de publier leurs travaux à Paris, dans la «Revue des Etudes latines».
    Dès 1933, le flot des réfugiés politiques commence à envahir la Suisse. Avec l’aide de quelques membres du "Foyer socialiste international", André Oltramare ouvre en avril 1934 un lieu de refuge, la "Cuisine des Exilés", qui fonctionne pendant trois ans.
    En 1936, il entre de plain-pied dans la lutte contre le franquisme. Il fonde alors une association baptisée "Les Amis de l’Espagne républicaine" dont le but premier est de réunir des fonds en organisant des assemblées, des concerts, des conférences.
    De 1932 à 1938, André Oltramare occupe la fonction de Doyen de la Faculté des Lettres. C’est en cette qualité qu’il accueille à Genève Guglielmo Ferrero, éminent professeur italien tracassé par le régime fasciste, et Isaac Benrubi (voir CH BGE Ms. fr. 2195-2237) qui devait fuir prestement l’Allemagne.
    En 1937, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur par le gouvernement français pour avoir favorisé le rapprochement des latinistes francophones. En juin 1938, il reçoit le Doctorat honoris causa décerné par la Faculté des Lettres de l’Université de Lyon.
    En 1942, André Oltramare participe à un vaste projet socialiste, "La Suisse nouvelle", projet théorique qui suppose une planification générale de l’économie. Malheureusement le projet ne s’est pas développé en raison d’une brouille entre deux historiens.

    Les dernières réalisations:
    Pendant la guerre, il commence à imaginer ce qui deviendra dès la fin des hostilités, le "Cours de moniteurs pour homes d’enfants victimes de la guerre". Le but est de former des jeunes étrangers, souvent internés dans des camps, pour qu’ils soient capables de prendre en charge des enfants.
    En décembre 1945, André Oltramare préside l’Assemblée constitutive du "Conseil suisse des Associations pour la Paix" qui réunit vingt-deux associations. Coordonner leurs efforts, sensibiliser l’opinion suisse et faciliter l’entrée de la Suisse aux Nations Unies en sont les buts avoués.
    Quelques mois plus tard, suite à l’élection de Charles Rosselet au Conseil d’Etat en tant que représentant du Parti socialiste de Genève (né de la scission avec le Parti socialiste genevois en 1939), André Oltramare le remplace sous la Coupole fédérale. Pendant son bref passage au Conseil national, il obtient une augmentation conséquente de la subvention accordée au Don suisse, insiste pour que soit maintenue l’interdiction d’exporter des armes, participe à la mise sous toit de l’AVS ainsi qu’à une discussion sur le droit au travail et surtout, dans une de ses interpellations les plus remarquées, il invite le Conseil fédéral à prendre des dispositions pour que les objecteurs de conscience soient astreints à un service civil.
    De plus, André Oltramare entretient une longue relation avec Jeanne Hersch, professeur de philosophie à l'Université de Genève.
    Dans la soirée du 25 août 1947, alors qu’il prenait encore des notes dans l’un de ses carnets noirs, il succombe à sa quatrième attaque cardiaque.

    Bibliographie :

    Publications:
    «L'arc romain de la Pélisserie». Genève, Kundig, 1945. (BGE Gf 3232/294)
    «Auguste et les Parthes». In «Revue des Etudes latines», Paris, 1938. (BGE Hb 1387 Olt)
    «L'authenticité de la Ciris». In «Revue des Etudes latines», Paris, 1930. (BGE Ha 1010 Olt)
    «La bataille pour les jeunes». Genève, 1946. (BGE Gf 3232/288)
    «Caius Gracchus». In «Homme d'Etat», Paris, Desclée De Brouwer, 1936. (BGE Hb 1387 Olt)
    «En marge de quelques odes d'Horace». Paris, Les Belles Lettres, 1948. (BGE Gf 3232/16)
    «Le forfait de Moscou: Lettre ouverte au camarade Léon Nicole». Genève, 1939. (BGE Gf 438/39 Olt)
    «Horace et la religion de Virgile». In «Revue des Etudes latines», Paris, 1935. (BGE Br 1680)
    «Idées romaines sur les Arts plastiques». In «Revue des Etudes latines», Paris, 1941. (BGE Gf 3232/32)
    «La réaction cicéronienne et les débuts du Principat». Paris, Les Belles Lettres, 1932. (BGE Hb 1387 z)

    Fonction(s) : Conseiller d'Etat / Conseiller national / Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences sociales / Homme politique / Latiniste / Professeur de langue et littérature latines / Pédagogue
    Collectivité(s) : Association suisse pour une Société des Nations / Bibliothèque moderne / Conseil suisse des Associations pour la Paix / Foyer socialiste international / L'Union sociale / Pour l’Avenir / Suisse nouvelle
    Fonds / Collection : Archives de la famille Oltramare
    ark:/17786/vta712c3baa9f446d74

    • Ms. fr. 7332-7334
      Intitulé : 2. Correspondance
      Date(s) : 1908-1944
      Importance matérielle et support : 3 cartons
      Fonds / Collection : Archives de la famille Oltramare > 3. André Oltramare (1884-1947)
      ark:/17786/vta479b6d41a066fa13

      • Ms. fr. 7333-7334, f. 250
        Intitulé : B. Correspondance générale
        Date(s) : 1908-1944, sans date
        Importance matérielle et support : 15 enveloppes
        Fonds / Collection : Archives de la famille Oltramare > 3. André Oltramare (1884-1947) > 2. Correspondance
        ark:/17786/vta3d5e3538af86b22e

        • Ms. fr. 7334, f. 59-67
          Intitulé : Picot, Albert. 4 lettres et cartes autographes signées à André Oltramare. - Genève et sans lieu, 28 novembre 1924-4 juin 1932 et sans date
          Date(s) : 28 novembre 1924-4 juin 1932, sans date
          Expéditeur(s) : Picot, Albert (1882-1966)
          Destinataire(s) : Oltramare, André (1884-1947)
          Fonds / Collection : Archives de la famille Oltramare > 3. André Oltramare (1884-1947) > 2. Correspondance > B. Correspondance générale
          ark:/17786/vta4c3b08a2dfd95ce2