Présentation du producteur : Adrien Picot (11 avril 1807 - 10 mars 1891)
"[Ma] vie [fut] assez agitée intérieurement, mais peu marquée par des événements importants". C'est ainsi que Adrien Picot entreprend de raconter ses souvenirs à l'âge de 63 ans. [Voir Ms. fr. 7696, vol. 4, f. 1]
Deuxième fils de Jean Picot et de Constance Mallet de Tournes, Adrien est né à Genève le 11 avril 1807. Après le collège, il suit un apprentissage dans la banque Pons à Lyon (janvier à mai 1827) avant de compléter ses connaissances dans la banque Mallet. Suivant les traditions de sa famille, il fait de nombreux voyages en France, Angleterre, Italie, Allemagne comme le témoigne la volumineuse correspondance qu'il échange avec sa famille.
La carrière commerciale ne l'attire pas et comme sa fortune personnelle lui permet d'abandonner rapidement les affaires financières, il se voue dès l'âge de 30 ans aux œuvres d'utilité publique et de philanthropie chrétienne.
Il s'intéresse d'abord aux prisons et aux prisonniers. Dans cette optique, il visite en 1836 des établissements pénitentiaires dans le sud de la France, cette expérience est rapportée dans sa brochure "Visite à quelques prisons de Frances…" (1837). Il s'occupe aussi de la construction de la prison de l'Evêché, et siège en tant que membre au Conseil représentatif (qui deviendra le Grand Conseil) de 1837 - 1842.
Rapidement, il est assailli par des problèmes de santé; en effet, dans les divers journaux et souvenirs d'Adrien, on peut relever de nombreuses remarques concernant sa santé délicate. Dès la naissance de son premier enfant [1844], il note "dès lors j'ai peu voyagé, peu écrit, ma tête continuant à souffrir, je n'ai rien entrepris d'important."
Après 1846, il se retire complètement des affaires publiques. Il a ainsi le temps de se consacrer tout entier aux bonnes œuvres : l'Asile des jeunes filles, la Petite famille de Pressy, la Protection de l'enfance abandonnée, l'Ecole évangélique de jeunes garçons et les deux Ecoles évangéliques de jeunes filles, il est aussi membre du Comité et du Bureau de la Société biblique de Genève; il soutient les Sociétés de Missions de Bâle et de Paris ainsi que celle des Frères moraves, et porte un intérêt particulier pour la Société de Tempérance de la Croix-Bleue.
Parallèlement à toutes ces activités sociales, il prend goût aux activités manuelles, choisissant la reliure. Comme le mentionne un article nécrologique qui lui est consacré "on évalue à 1500 par année le chiffre des volumes" qu'il reliait.
Philanthrope, relieur à ses heures, Adrien Picot est aussi père de sept enfants. En effet, le 8 janvier 1841, il épouse Louise Rigaud. En 1844 naît son premier fils Constant suivi par Henri, Emilie (morte à 5 ans), Germaine, Ernest, Alfred et Albertine.
Sur des terres familiales héritées à Frontenex, il fait construire une maison comme le mentionnent les documents conservés dans le chapitre "Documents divers concernant la famille Picot" [voir : Ms. fr. 7722)]
C'est probablement vers 1862 qu'Adrien Picot se met à réunir sa correspondance de jeunesse et ses journaux intimes pour les relier en un volumineux volume (voir : Ms. fr. 7694). Il poursuit ainsi la tradition Picot commencée par son grand-père Pierre et poursuivie par son père Jean. Mais, soit par manque de temps, soit par fatigue, aucun index n'a été dressé.
Dans une lettre à ses enfants, il écrit : "Je regrette que l'état de fatigue de ma tête ne m'ait pas permis d'écrire un journal de ma vie, non pas peut-être aussi détaillé que celui de mon père et de mon grand-père, mais au moins un journal en retraçant les principaux événements." [voir : Ms. fr. 7696, vol. 4]