La famille Plan est originaire de Chatillon en Dauphiné, réfugiée à Genève en 1725.
Philippe-Jean-Théodore (1827-1885), homme de lettres, conservateur de la Bibliothèque de Genève (1865-1885). Collaborateur à de nombreux journaux, dont le "Journal de Genève", la "Gazette de Lausanne", le "Journal des débats", fonda le "Genevois" en 1851 et le rédigea pendant 2 ans. A publié entre autres : "La volière ouverte" (anthologie de poètes romands), 1852; "Lettres trouvées", épisode de la vie de Jean Diodati, 1864; "Psaumes et cantiques de l'Église fidèle", 1864.- Sa femme, née Charlotte-Louise Guillaume (1834-1906), est l'auteur d'une adaptation de l'"Odyséee" d'Homère (1873) et de l'"Iliade" (1878), d'après Ferdinand Schmidt.
Louise-Bertine (1861-1939), fille de Philippe Plan est historienne et a notamment traduit D.-W. Freshfield sur Horace-Bénédict de Saussure et collaboré au "Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français".
Danielle (1863-1943), seconde fille de Philippe Plan, est secrétaire au Musée des Beaux-Arts, puis assistante au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque de Genève; collaboratrice de "Nos anciens et leurs oeuvres", nous lui devons aussi plusieurs traductions du danois et deux importants ouvrages sur Henri-Albert Gosse (1909) et Abraham Constantin (1930).
Pierre-Paul (Genève, 21 mars 1870 - 17 mars 1951): Homme de lettres suisse, fils cadet de Philippe-Jean-Théodore Plan et de Charlotte-Louise Plan, née Guillaume. Licencié à la Faculté des Lettres de l'Université de Genève, il est membre actif des Belles-Lettres qui lui décernent le "ruban d'honneur".
De 1891 à 1940, il vit à Paris, où il publie deux recueils de vers ("A côté du chemin" et "Printemps parisiens"). Il se lie d'amitié avec Verlaine et côtoie les personnalités marquantes du tournant du siècle et du mouvement symboliste (Lecomte de Lisl, E. Mallarmé, J. Moréas, R. de Gourmont, G. Apollinaire, Ch.-M. A. France...). Il collabore au "Mercure de France", au "Journal des Débats" et au "Temps", qui en fait son correspondant à Rome.
Pendant la première guerre, il est également correspondant du "Journal de Genève" à Paris. Des ouvrages plus imposants de critique littéraire et des bibliographies, notamment sur Rabelais, Callot, Rousseau, Corneille et Molière (polémique avec Pierre Louys), le font connaître au monde des érudits.
Parmi ses œuvres de la période parisienne, citons : "Les éditions de Rabelais de 1532 à 1711" (1904), "Une réimpression ignorée du Pantagruel de Dresde" (1910), "J.-J. Rousseau aviateur. Le nouveau Dédale, 1742" (1910), "Jacques Callot maître graveur, 1593-1635" (1911), "J.-J. Rousseau raconté par les gazettes de son temps" (1912), "J.-J. Rousseau et Malesherbes" (1912), J.-J. Rousseau, "Les rêveries du promeneur solitaire" (1913), "J. Racine traducteur, fragments inédits" (1913), J. De La Fontaine, "Psyché" (1913), "Cymbalum mundi" de Bonaventure Des Périers (1914), "Molière et Corneille, Lettre à Félicien Fagus" (1919), "Recherches bibliographiques sur les œuvres imprimées de J.-J. Rousseau" (1925), "Correspondance générale de J.-J. Rousseau" (en vingt volumes, d'après les matériaux réunis par Théophile Dufour, parus de 1924 à 1934, à Genève, chez A. Jullien, suivis de la "Table de la Correspondance générale de J.-J. Rousseau", en 1953), "Fables choisies mises en vers par M. de la Fontaine", Paris, chez Denys Thierry, 1668, réimprimé par P.-P. Plan, Paris, Librairie Firmin-Didot (1930).
De retour à Genève en 1940, en suivant les traces de son père, il est rattaché au cabinet des manuscrits de la BPU, où il rédige les catalogues de plusieurs collections (Arch. Tronchin, Georges-Louis Le Sage, etc.). Les papiers personnels laissés à la Bibliothèque de Genève témoignent de son activité intense d'archiviste et de chasseur d'inédits. En effet, c'est des archives Tronchin même qu'il tire ses "Pages inédites", de Théodore-Agrippa d'Aubigné (1945), publiées sous les auspices de la Société d'Histoire et d'Archéologie, dont il est membre ; tandis que des incursions à la bibliothèque voisine de Lausanne l'amènent à publier une série d'épîtres satiriques inédits de Marot ("Clément Marot à Genève", 1948).
Dans les dernières années de sa vie, il effectue des recherches liées à l'histoire de Genève, s'intéressant aux chansons et aux drames écrits sur l'Escalade. Bien qu'un vaste projet proposé à un éditeur en 1945 n'ait pas vu le jour, ses travaux ont fait l'objet de diverses communications orales tenues auprès de la Société d'Histoire et d'Archéologie, entre 1940 et 1945. Celles-ci vont s'ajouter au livre de 1903 sur le "Cé qué laino" intitulé "La chanson de Rocati rabobinée par Jean Mussard" (par Pierre-Paul Plan, A. Jullien, Libraire-Éditeur, Genève).