"Historien et journaliste russophile, né le 1er juin 1858 à Saint-Pétersbourg. Nous ne connaissons rien ou presque rien de son enfance, ni de ses origines. Toutefois, sa parfaite maîtrise de la langue russe laisse présumer une origine slave.
Grâce à de rares annotations en marge de certains documents (Ms. fr. 1581-1583), nous savons qu'il fut, entre autres, le camarade d'école [du philologue] Tadeusz Zielinski, qu'il voyagea à Berlin, Londres et Florence et qu'il rencontra quelques politiciens qui jouèrent par la suite un rôle important à l'époque de la Révolution.
De 1900 à 1906, Edouard Schneider-Bonnet séjourne à Lausanne où il est enregistré sous le nom de Edouard de Schneider, rentier et écrivain. A la même adresse, sont inscrites Louise Bonnet [1872-?], son épouse qui lui donne trois enfants et Annette Schneider [peut-être sa mère], née à Saint-Pétersbourg vers 1840.
Pendant cette période, il publie:
- Anonymement, "Le Gouverneur d'un prince, Frédéric César de Laharpe et Alexandre 1er de Russie" (1902 ?), une étude sur l'oeuvre et la vie de Laharpe, "d'après des manuscrits inédits de F. C. Laharpe, et sur les sources russes les plus récentes", comme il est précisé sur la page de titre.
- Sous le nom de plume S. Bonnet, "La Cour et le règne de Paul 1er: portraits, souvenirs et anecdotes" (Paris, 1905), les Mémoires du comte Fédor Golovkine d'après des papiers inédits découverts par lui au Château de Monnaz.
En outre, il écrit régulièrement des feuilletons (impressions de voyage, petites chroniques,...) et des articles politiques pour la Frankfurter Zeitung (Ms. fr. 1581-1582).
Après trois déménagements, Edouard Schneider-Bonnet quitte Lausanne pour Prilly où il vit vraisemblablement jusqu'en 1920, date de son installation à Genève. Selon l'Annuaire du Commerce genevois Chapalay et Mottier, il change trois fois de logement jusqu'en 1939.
Cette période semble être particulièrement difficile sur le plan matériel. Ainsi, comme il l'écrit en 1920 à la Direction de la Bibliothèque Publique et Universitaire, "à un moment où les circonstances m'obligent à me défaire d'une partie de mes livres", il fait don à la Bibliothèque d'une importante collection d'ouvrages russes (pour le détail voir Ms. fr. 1575), dont fait partie la précieuse édition en 5 volumes des "Portraits russes du XVIIIe et XIXe siècles" du grand duc Nicolas Mikhaïlovitch, offerte personnellement par l'auteur. Edouard Schneider-Bonnet souhaite que "son don insignifiant" soit perçu "comme un faible témoignage de gratitude vis-à-vis de la Suisse, qui m'a permis de jouïr [sic] des bienfaits de la paix pendant que mes proches ont perdu non seulement leur bien mais aussi leur vie" (Ms. fr. 1575).
Suite à cet important versement, il a fait don en 1921 de ses travaux au Département des manuscrits, sous la condition que ceux-ci ne soient accessibles que 25 ans après sa mort; puis, en 1923, il offre une seconde collection d'ouvrages à la Bibliothèque.
Le dernier document que possède la BPU est une lettre écrite de Chardonne-sur-Vevey et datée du 21 juin 1939. Edouard Schneider-Bonnet venait de fêter son 81ème anniversaire"
[Barbara Prout, Catalogue dacytylographié 4D (1993), f. 258-259]