La collection des Mss fr. 1-198 présente de nombreux manuscrits enluminés (73 mss) provenant pour l'essentiel d'une seule et même collection connue sous le nom de "Collection Petau".
Notable parisien, conseiller au Parlement de Paris dès 1588, Paul Petau acquiert tout au long de son existence des milliers de manuscrits de toutes espèces en grec, en latin et en français.
A son décès en 1614, son fils Alexandre poursuit cette passion paternelle tout en exerçant ses activités parlementaires dès 1628.
Cependant, en 1650, Alexandre vend la quasi totalité de sa collection à la reine Christine de Suède. A sa mort (1672), ses héritiers continuent cette dispersion en mettant en vente environ 300 volumes. Il en reste encore en 1720, date à laquelle Ami Lullin acquiert les 88 manuscrits restants.
Né en 1695 dans une famille patricienne genevoise, fils de banquier disposant d'une fortune considérable, Ami Lullin entreprend des études de théologie consacrées par le titre de ministre du Saint Evangile en 1718. De passage à Paris en 1720, ayant appris l'existence de cette collection, il achète les manuscrites restants.
Nommé professeur d'histoire escclésiastique à l'Académie en 1737 puis membre de la direction de la Bibliothèque en 1742, il fit don à titre postume de l'ensemble de sa collection en 1756.
Outre le legs d'Ami Lullin, la provenance des manuscrits est variée. Les sermons de Calvin ont été déposés à la Bibliothèque par les diacres de la Bourse française, oeuvre de bienfaisance destinée à venir en aide aux réfugiés huguenots, au XVIe siècle.
Les Mémoires des intendants ont été transférés des archives de la ville, aujourd'hui Archives d'Etat de Genève, à la Bibliothèque en 1759.
Certains manuscrits ont fait l'objet d'un échange avec les archives de la ville.
Enfin, des manuscrits ont été soit donnés à la Bibliothèque par des citoyens patriotes, des notables, soit enfin saisis comme butin de guerre contre la Savoie en 1589.