Claude Aubert naît le 26 août 1915 à Cologny. Après une enfance heureuse dans la maison de ses grands-parents maternels dont il gardera une nostalgie présente tout au long de son œuvre, il effectue des études de Lettres à Genève et en Allemagne puis part pour Paris où il travaille dans une maison d’édition. C’est à cette époque, en 1937, que débute réellement sa carrière d’écrivain et de poète. De retour à Genève, il devient rédacteur aux éditions Charles Grasset. C’est en 1941 qu’il publie une première plaquette : « Paysages ».
Menant une vie de poète tourmenté, en révolte contre cette Genève qu’il aime et déteste à la fois, l’accusant de ne reconnaître que les valeurs matérielles au détriment de toute vie culturelle, il séjourne à plusieurs reprises de longs mois en Espagne où il fréquente les cercles de poètes et essaie de faire connaître, dans des articles, la littérature et la poésie de Suisse romande.
En 1958, il obtient un prix de littérature de la Fondation Schiller pour son ouvrage « Terre de Cendres », prose poétique sur l’Espagne et ses paysages. Cette même année, il est frappé par la mort de son père qui semble l’atteindre profondément. Le chagrin, les problèmes financiers qui l’accablent le poussent à de courtes fugues vers le port de Hambourg, le quartier de Sankt-Pauli avec ses prostituées et ses ivrognes. Malade des nerfs, il entre, en 1961, à la Clinique psychiatrique de Bel-Air. Là, il commence la rédaction d’une vaste fresque romancée où il mêle ses souvenirs d’enfance, d’Espagne et de Hambourg.
En 1962, il voit sa plaquette « Pierre de Touche » récompensée par le Prix des écrivains genevois.
Tour à tour préfacier, critique littéraire, traducteur, il collabore à des émissions de radio, des récitals de poésie. Outres les poèmes qu’il publie, Claude Aubert travaille à une anthologie de la poésie espagnole. Elle ne sera jamais publiée, les traductions de poèmes étant jugées trop libres. C’est que Claude Aubert, s’il maîtrise parfaitement la langue espagnole – il a suivi des cours à l’Ecole de traduction et d’interprétation de Genève – est trop poète lui-même pour ne pas se projeter dans ce qu’il écrit, création ou traduction.
Claude Aubert meurt d’un arrêt du cœur le 25 janvier 1972, au petit matin, dans la Rue St-Jean. Derrière lui, outre un souvenir vivace dans la mémoire de ses amis, qui ont pour nom Marcel Raymond, Albert Yersin ou Henri Noverraz, il laisse une masse considérable d’écrits divers, qu’il lègue à la BPU et qui font l’objet de ce catalogue.
[Michel Bellego, catalogue dactylographié 30, f. 20 (1988)]